Bonjour,
Je suis bien entendu choquée par les différentes affaires qui mettent en évidence les liens étroits entre sommets de l’appareil d’Etat et sommets de la bourgeoisie. La corruption n’en est d’ailleurs qu’un aspect.
Récemment, le verdict est tombé pour Dassault, poursuivi pour blanchiment de fraude fiscale… Deux ans de prison avec sursis, 9 millions d’euros d’amende et 5 ans d’inéligibilité… Comparé à Christine Lagarde, jugée coupable de négligence pour les 403 millions d’argent public qui ont fini dans les poches de Tapie, mais pas condamnée, Dassault paie un peu plus cher sans mettre le pied en prison, si toutefois ce verdict est confirmé. Cela dit, il n’en est pas à son premier procès, soit en tant que politicien achetant des voix, soit en tant que grand bourgeois allongeant des dessous de table pour mieux vendre ses engins de mort, et n’y a pas laissé beaucoup de plumes.
Ces pratiques de corruption, d’évasion fiscale, ces « petits arrangements entre amis » traduisent la profondeur des liens qui unissent tout ce petit monde. Et ce sont ces liens, légaux ou non, qui assurent la domination économique, sociale et politique de la bourgeoisie.
Pour lutter contre la corruption et l’évasion fiscale, mais aussi pour faire toute la lumière sur les fortunes réelles, il faut que les travailleurs imposent la transparence sur les comptes des entreprises. Car même s’il est de bon ton pour tous les politiciens de parler de transparence, de dénoncer l’évasion fiscale, tous continuent à défendre le secret des affaires, à interdire aux salariés de divulguer des informations. Un exemple : en avril dernier, les députés européens du PS, de l’UDI, du Modem, LR et FN se sont retrouvés pour voter, tous ensemble, la directive européenne sur la protection du « secret des affaires ».
L’abolition complète du secret des affaires, du secret commercial, l’ouverture des comptes des entreprises sont des mesures nécessaires pour les travailleurs. C’est un objectif essentiel. Pas seulement pour lutter contre la corruption ou l’évasion fiscale, mais pour modifier le rapport de force et donner de nouvelles armes aux travailleurs contre le chantage patronal.
Cordialement
Nathalie Arthaud